La faillite de la Justice en France se rappelle nous à l'occasion et souvent régulièrement, à travers des affaires sombres et douloureuses. Mais s'il en est une à mettre au pinacle du dysfonctionement judiciaire dans l'Hexagone, ce serait bien celle-ci... l'affaire Ranucci. Même si ce qui la fait remonter dans notre actualité n'est pas l'affaire en elle-même mais une nouvelle suite qui lui est liée.
Christian Ranucci est condamnée à mort et guillotiné en 1976 pour l'enlèvement et le meurtre d'une fille d'émigré espagnol, Marie-Dolores Rambla, âgée de huit ans, enlevée sous les yeux de son petit frère Jean-Baptiste, six ans. Problème quand même, l'enfant et un autre unique témoin de l'enlèvement n'ont jamais reconnu Ranucci ni sa voiture. Mais Ranucci, que d'autres facteurs semblent accabler est condamné, non gracié par Giscard et décapité à 22 ans à la prison des Baumettes, dans un des derniers fracas que la guillotine, issue de la Révolution française, ait donné à entendre. La peine de mort est abolie en France en 1981.
En 2004, le petit frère a grandi, mal, avec l'ombre de cette affaire qualifiée par d'aucuns d'erreur judiciaire du sièce, et devient un assassin à son tour : il tue une femme et est condamné à 18 ans de prison en 2008. Il sort par remise de peine neuf ans plus tard. Malheureusement il vient de nouveau de frapper et d'avouer ce vendredi matin 11 août le meurtre d'une jeune femme à Toulouse à la fin juillet.
Cette seconde ou plutôt, cette troisième affaire liée à la toute première, sombre et louche, met en avant le manque de suivi des condamnés, le laxisme judiciaire des remises de peine, la pauvreté (ou l'absence ?) des mesures et analyses faites sur la dangerosité des condamnés que l'on souhaite libérer et enfin sur la défaillance des suivis après libération. Bref, une affaire qui, si elle est avérée, va une fois de plus, participer du constat de la faillite du fonctionnement de la Justice en France.
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